Ce que je poste ici ce sera surtout des textes, parfois peut être autre chose, mais on verra bien.
Le premier que je vais vous mettre est très triste, réel surtout. C'est pas fait pour être beau, juste pour libérer ce que je ressens.
Le 8 juin 2015, très certainement un jour ordinaire, un jour banal, un jour sans grand intérêt pour la plupart des personnes. Mais pour moi, c'est la journée ou plutôt la soirée où l'on m'a annoncé que tu étais décédé. On était préparé à ce que tu partes, on savait que ça risquait d'arriver d'ici sous peu. Je pensais juste qu'il me restait encore quelques mois pour me réconcilier avec toi, pour réapprendre à t'aimer, pour te pardonner. Je pensais juste que tu ne partirais pas si vite, si rapidement. Et même préparer à ce que tu disparaisses, je ne m'attendais pas à apprendre cette terrible nouvelle ce soir là. Tout avait pourtant si bien commencé, une belle journée, un beau début de soirée, mais vers 22h, un appel est venu tout faire basculé. C'est Pierre-marie qui a répondu et à sa tête j'ai compris qu'on m'annoncerait quelque chose de douloureux, qui me briserait en partie. Quand j'ai pris le téléphone et que j'ai entendu sa voix, ses larmes, j'ai bien compris. Et les quelques mots que tu as prononcé, ont fini par m'achever : " Papa est décédé ". Ma voix s'est brisé, et plus aucun son ne sortait, juste des larmes venues accompagné cette terrible nouvelle. J'ai pensé à Clémentine tout de suite, je me suis demandée comment elle avait réagit à cette nouvelle, dans quel état elle se trouvait. Et peu importe si je pleurais à cet instant là, c'est elle qui m'inquiétait. Maman m'a dit qu'elle allait partir à l'hôpital te voir, je voulais l'accompagner mais quand on est venu me chercher, on est parti rejoindre Clémentine pour la ramener à Rouen.
Le trajet fut long, douloureux, plus difficile à l'aller qu'au retour. Les jours qui ont suivi ton départ, n'ont été que déni, incapable de réaliser que tu étais réellement parti. Ce n'est que Mercredi 17 juin 2015, ce mercredi que j'ai pris conscience que le lendemain avait lieu tes obsèques, ton inhumation, la fin de toi en tant que corps.
C'était dur jeudi matin, te voir dans le cercueil, ne pas reconnaître ce que tu étais devenu ces derniers mois. Ne plus voir ton visage doux mais sévère à la fois, ne plus entendre ton filet de voix qu'il te restait, ne plus sentir l'odeur de ton parfum sur ta peau. C'était dur de m'approcher du cercueil et de me rendre compte que 2h après ton corps n'existerait plus. C'était dur d'imaginer que je ne pourrais plus te voir, de me dire qu'à 25 ans, je perdais mon papa.
Pourtant je sais aussi au fond de moi, que tu es bien mieux là où tu es actuellement, que tu es enfin libéré de celle qui t’emprisonnait, libéré de cette maladie qu'est la sclérose en plaques, libéré de ce corps dont tu n'avais plus le contrôle, libéré de ces infections qui ne faisait que t'affaiblir encore plus, libéré de ce poison qui te tuait à petits feux, libéré de cette souffrance et de cette douleur permanente.
La cérémonie est certainement le moment le plus difficile à vivre, entendre toutes ces chansons que tu aimais, écouter tata lire les textes qu'on t'a écris, voir ton cercueil fermé, et tout nos proches pleuraient ta disparition. Et puis voir le cercueil rentrait dans l'incinérateur.
C'est dur pour moi de me dire que tu n'es devenue que poussière mais c'était ton souhait et il était important que nous respections tes dernières volontés.
Le midi, la famille était réuni pour un repas tous ensemble et quel bien ça fait d'entendre toutes ces anecdotes qu'on racontait tous sur toi, de voir tous le monde rire de tes anciennes blagues ou sourire à l'évocation d'un souvenir partagé à tes côtés. Quel bonheur parce que même si tu n'étais plus présent physiquement, ce midi là, on sentait ta présence avec nous dans les conversations.
L'après midi, c'était le final de cette journée d’obsèques, le début de ta vie ailleurs. J'ai réellement pris en considération ton décès à l'instant même où j'ai eu l'urne dans mes mains, où j'ai déposé les quelques photos, l'éléphant et la fleur dans ta case au columbarium. Quand j'ai vu tous le monde mettre la fleur de l'éternité, quand tous le monde nous serrait dans les bras, c'est là que j'ai réalisé que tes ailes se sont déployées et que tu es partie rejoindre un monde meilleur, une mort plus simple que fut ta vie. J'ai réalisé à cet instant que mon papa était mort et envolé. J'ai compris que tu ne reviendrais pas à ce moment là. De toute façon, personne n'est encore jamais revenu de la mort, alors toi qui a eu une vie remplie de souffrance et de maladie, je suis certaine que tu ne ferais pas le choix de revenir.
Après avoir pleuré en entendant les chansons qui t'étaient cher, en voyant ton cercueil brûler, en te voyant inanimé devant moi, je n'arrive pas à savoir ce que je ressens. Tantôt de la tristesse, et d'autres fois juste du soulagement, une liberté de ne plus avoir subir tes insultes et tes remarques qui me rabaissaient chaque jour un peu plus. Et parfois juste le manque de toi, Papa.